lundi 26 février 2007

Back to Dalarna

Hej!


MILLE EXCUSES à tous ces gens impatients : j'ai mis deux jours pour écrire l'article qui va suivre, c'est pourquoi il n'était pas en ligne plus tôt !!!


Il fait -6°C à Falun et je dois dire que comparé à ce que j'ai connu les quelques jours précédents, c'est presque tropical ... !


On (Agnieszka, son copain Michek, Andrzej et moi) avons donc pris le train lundi en fin d'après-midi - je dois préciser qu'on a failli le louper à cause de mes exploits, puisque j'ai eu l'idée fameuse d'oublier mes billets de train sur mon bureau !

Après un arrêt à Gävle (au bord de la Mer Baltique) durant lequel Andrzej et moi avons fait un petit tour en ville sous la neige (flocons énormes avec beaucoup du vent), on est montés dans le train de nuit. On a réussi à s'occuper grâce à des cartes et des dés. Agniezska sort un gâteau préparé par sa grand-mère : gâteau aux roses ! On m'explique qu'en Pologne, ils font un tas de pâtisseries avec une certaine variété de rose dont les pétales sont sucrées !


Dormir fut nettement moins marrant puisqu'on n'avait pas de couchettes ... il faut se plier en 4 et s'arranger avec ses voisins pour poser les jambes et la tête quelque part ! Camille, si tu lis ça, c'était bien pire que notre odyssée à Berlin en septembre ... !

On est déjà bien au nord lorsque le soleil se lève et on découvre des jeux de lumière très inhabituels. Scotchés à la vitre, on admire le spectacle du soleil levant. Nous voilà en plein milieu de nulle part : le train semble être la seule trace d'une présence humaine. Je regarde la forêt défiler et d'un coup, je vois quelque chose bouger derrière les arbres ... un élan !

Voici la vue du train peu avant notre arrivée à Kiruna :



Gare de Kiruna. Les portes s'ouvrent, on descend. Premier choc : il fait TRES FROID !!! On met les gants, les écharpes et les bonnets et on part à la recherche de notre logement. Traversée de la ville : avec ses 19 000 habitants, Kiruna est considérée comme une "grande ville" par les gens de la région. Les rues sont enneigées, désertes (ce qui semble logique, qui pourrait bien aller traîner dans la rue alors qu'il fait -30 ?) et le silence est presque inquiétant. Atmosphère très spéciale.

On finit par trouver notre logement et à la réception, on nous annonce qu'on ne pourra pas y entrer avant 16h. On laisse nos bagages et marche en direction du centre ville. Il y a un tas de sculptures - toutes exclusivement en glace. Des bancs, des tables, des chaises au milieu de la place - en glace ! Un vent se lève, j'ai froid aux pieds et on se décide d'aller manger et boire un café. Pendant que Agnieszka et Michek sortent des sandwiches, Andrzej et moi dévorons des pizzas taille XXL ... par ce froid, on mange nettement plus que d'habitude.

Légèrement réchauffés par deux paires de chaussettes supplémentaires et un café que je qualifierais de "dégueulasse", on se "balade" (le terme n'est pas vraiment exact puisqu'à des températures pareilles, on ne se "balade" pas vraiment, on avance à grands pas !). On monte en haut d'une colline pour contempler la vue sur les étendues boréales ...



On voit des éoliennes au loin, ça me fait penser à ma belle Beauce (même si le paysage est légèrement différent !) et à l'enthousiasme de mon père quand le vent souffle sur la plaine ...



Pas besoin de regarder vers le nord pour se rendre compte qu'on n'est pas loin du pôle : on a tellement froid qu'on décide de rentrer - il est 15h30, le soleil se couche et on assiste à nouveau à un spectacle unique.



On admire ...



On rentre. Les petits chalets qui logent les touristes sont enneigés et bien équipés.


L'attention générale se concentre surtout sur le chauffage et on recherche désespérément un endroit pour poser nos pieds congelés comme le montre la photo :



Prochaine étape : qui est volontaire pour aller faire des courses pour le dîner ? Avec Andrzej, on se dévoue et finit par trouver un supermarché. Glaglagla, on se dépêche de rentrer ... !

La nuit est noire et le ciel clair ; on remet nos habits d'hiver pour aller à la recherche des aurores boréales. On marche quelques kilomètres et on s'arrête pour lever les yeux. Etoiles, lune, mais pas de lumières "exotiques". Andrzej et moi sommes moins patients que notre couple de Polonais et on rentre manger plus tôt.
Agnieszka et Michek reviendront sans n'avoir rien vu de spécial. On nous annoncera le lendemain que les aurores boréales ont été observées à 1h du matin - à cette heure-là, on dormait déjà depuis bien longtemps ... !

Jour 2 :

Après une bonne et longue nuit de sommeil, on prend le bus pour Jukkasjärvi, où se trouve le célèbre ICE HOTEL ...



Comme le nom l'indique, il s'agit d'un hôtel entièrement en glace ... On ne peut pas y passer plus de 2 nuits consécutives pour des raisons de santé ! La température intérieure de l'hôtel est de -13°C comme l'indique la photo suivante - et malgré tout, on a l'impression (sans doute justifiée) qu'il y fait plus "chaud" que dehors !



Là encore, il s'agit d'un lieu plutôt étrange ... On y trouve des chambres et des suites créées par des architectes du monde entier. Tout (lits, canapés, cheminées ...) est exclusivement en glace.

Les résidents de l'hôtel dorment dans des sacs de couchage sur des peaux de renne. Le Ice Hotel comporte également un "Ice Bar" où on boit un verre dans un verre ... de glace.








Egalement impressionnante : l'église de glace (Ice Church). On croisera même un couple de jeunes mariés qui a dû enlever les combinaisons anti-froid pour le photographe ... Ils sourient en serrant les dents et on les voit trembler ... !



Afin de ne pas mourir de froid, on va se réchauffer régulièrement dans un café à proximité ... Avec Andrzej, on se renseigne pour manger parce qu'on meurt d'envie de goûter cette fameuse viande de renne - mais les repas dans ce lieu sont hors de prix !


L'entrée ...





Les architectes vont dans les détails ...




Après la visite, on rentre à Kiruna. Le soleil se couche, la nuit tombe et les températures diminuent encore ... Mais les Polonais savent ce qu'il faut faire pour se réchauffer et achètent des jus de fruits pour faire des cocktails avec la vodka de Cracovie qui nous attend au frigo ...

Kiruna est noyée dans la lumière bleutée des statues de glace illuminées et au-dessus de nous, les étoiles brillent de mille feux. C'est difficile à expliquer mais là-haut dans l'extrême nord, on ressent tout différemment, la lumière du jour, la nuit ... J'ai eu le sentiment étrange à plusieurs reprises de me trouver au milieu d'un rêve bizarre tellement on a l'impression d'être dans un autre monde là-bas ...




Il y a eu des moments où personne ne parlait, où on était tous fascinés par cette nature si présente et si puissante ... C'est à des endroits pareils que l'on réalise que c'est la nature qui gouverne l'Homme et non le contraire, et que l'on prend conscience de la beauté de la planète.


De retour au chalet, les hommes font la cuisine (n'est-ce pas fabuleux) - et les filles ont dû avouer que c'était plutôt pas mal ... !


La soirée est très sympa, on joue aux cartes, on discute beaucoup sur le sens et le non-sens de certaines choses - le tout autour de la vodka polonaise mélangée à du jus de citron (c'est très bon ! ) et de tablettes de chocolat (notre nourriture de base à Kiruna, que le chocolat soit suédois, polonais ou suisse ...). J'ai vraiment apprécié ce temps passé avec les Polonais, ils ont été très sympas et m'ont appris un tas de choses sur leur pays, leur culture, leur langue et leur manière de voir l'Europe et le monde. J'ai perdu un tas de préjugés - et suis invitée à Cracovie dès l'été !

De temps en temps, quelqu'un se dévoue pour sortir dehors afin de jeter un coup d'oeil au ciel ... toujours pas d'aurores boréales en vue !


On parle on parle on parle jusqu'à deux heures du matin puis on se raisonne à aller dormir car il faut se lever tôt le lendemain ...

Jour suivant :

A 7h30, lever et petit déjeuner afin de faire les bagages et de se rendre à la réception où un minibus doit venir nous chercher pour nous conduire au milieu de nulle part pour l'expédition en traineau ... Par téléphone, le propriétaire des chiens de traineau nous annonce qu'il faut attendre une heure car la température est trop basse - même pour les chiens !


Vers 10h, notre "taxi" finit par arriver et on traverse à nouveau les étendues boréales. Il fait un temps de rêve. Agnieszka et moi prononçons les mêmes mots en même temps : "it looks like a fairy tale" : on se croirait vraiment en plein milieu d'un conte de fées avec ce paysage d'une étrange beauté.

Arrivés à destination, le propriétaire des chiens de traineau nous fournit des tenues et des chaussures spéciales. On double de volume et les pieds pèsent deux tonnes. Comme avant une expédition vers la lune. Voici ce que ça donne ...


Je détaille : rien qu'aux jambes, je porte 1 collant, 3 paires de chaussettes, 1 jean, 1 pantalon de ski + ce pantalon anti-froid kaki ... L'écharpe est montée jusqu'aux yeux et l'épaisseur du bonnet est doublée par la capuche. Eskimo ou "ninja", à vous de choisir ...


On nous montre ce qu'il faut faire et ne pas faire une fois sur les traineaux et ensuite, les chiens sont attachés à leur harnais. On a du temps pour faire leur connaissance, ce qui bien évidemment me plait beaucoup ...



J'adore ces beaux chiens fins, indépendants et forts. On voit vraiment qu'ils ont un certain caractère et qu'ils adorent courir et se dépenser dans ce froid qui à l'évidence, ne les effraie pas ... Ils s'impatientent avant le départ, aboient, hurlent et sautillent ....

Un signal retentit, on s'installe sur les traineaux et c'est parti ! Agnieszka occupe la place du pilote et dirige notre traineau.

Ce qui suit est là encore presque trop beau pour être réel. On traverse des paysages vides de toute présence humaine, la neige brille sous le soleil ... Amazing !



Le convoi s'arrête régulièrement pour que les chiens puissent "boire" : ils mangent de la neige pour s'approvisionner en eau !

Faire des photos est une réelle mission puisqu'en l'espace de quelques minutes, les mains gèlent sans gants ...

Dans l'après-midi, on arrive chez les "indigènes", quelque part dans cette étendue perdue, où on mangera des pâtes accompagnées de viande de renne (c'est très bon !).


Je me demande comment ces hommes font pour vivre ici, dans ce froid sans pitié, à des centaines de kilomètres du prochain hôpital, loin de tout ... Ils m'expliquent qu'ils n'échangeraient pas la vie qu'ils mènent et me parlent de leur bel été, durant lequel le soleil ne se couche jamais ...

A proximité des habitations, on a le plaisir d'observer des rennes (vivants cette fois !).

En fin d'après-midi, on retrouve les chiens pour repartir. Un genre de brouillard tombe sur le paysage enneigé, et le soleil se couche ... ce qui signifie une nouvelle diminution des températures !




Le convoi (chiens et humains) est prêt pour le départ. Tout le monde a très froid ; les cils gèlent et on a du mal à cligner des yeux - tout le monde porte du mascara blanc ! L'air que l'on respire est glacé et on sent le froid passer par le nez et les poumons ...




Un groupe de jeunes Français est du convoi. Aloooors les Français ... ne communiquent qu'en français, peu importe à qui ils s'adressent, et je dois avouer que quelque part, ils me faisaient honte. Aucune tentative d'aligner deux mots en anglais, ce sont les autres qui sont sensés les comprendre. Vive la France et son ouverture aux langues étrangères. Petite parenthèse à ce sujet : ce défaut des Français est d'ailleurs très connu à travers le monde on dirait, beaucoup de gens que j'ai rencontrés ici m'ont fait une ou deux reflexions sur l'incompétence des Français quand il s'agit de parler autre chose que leur belle langue nationale ...

Une des Françaises connait Maguy, elles viennent toutes les deux de Romo dans le beau 41 - que le monde est petit !!!

A l'arrivée, on est congelés. Au point d'être au bord des larmes. C'est comme si le cerveau réduisait son activité à trouver un moyen de réchauffer le corps - affreux !

On reprend le train qui relie Narvik à Stockholm. Cette fois, on ne jouera pas aux cartes, tout le monde étant trop fatigué pour réfléchir. Je mets des heures à me réchauffer et lorsque je sors ma bouteille de Vittel de mon sac, je me retrouve face à un bloc de glace - même encore au bout d'une heure !
Encore une nuit sans sommeil à avoir mal au dos de toutes ces positions incofortables ... De temps en temps, je jette un coup d'oeil dehors ; même chez moi en Beauce, la nuit n'est pas si noire ... Personne ne vit dans ces étendues enneigées et hostiles.

On arrive à "Falun Beach" en début d'après-midi. Il neige et on a l'impression d'avoir "chaud" alors qu'il fait -6°C. Il y a du monde dans les rues et on ne tremble pas au bout de 5 minutes parce qu'il fait trop froid - c'est presque magique !

J'ai vraiment l'impression de rentrer "chez moi" lorsqu'on arrive au Britsen. Je suis TRES fatiguée mais toujours émerveillée par tout ce que j'ai vu les jours précédents.

J'ai acheté des cartes postales - mais je ne les enverrai qu'au moment où je pourrai à nouveau écrire correctement ... ça fait d'ailleurs 3 semaines que j'ai mon plâtre maintenant, que le temps passe vite ...

Je suis désolée, je n'ai pas pu passer le bonjour au père Noël parce que je n'ai pas eu la chance de le croiser ... mais après avoir vu la Laponie, je comprends pourquoi on dit qu'il vit là-haut, dans cette région qui semble être quelque part entre les contes de fée et la réalité ...


Dernière photo (une de mes préférées) :



Ce "coeur de glace" a la chance de se trouver au-dessus du cercle polaire, ce qui lui garantira sans doute une longue vie ... Je mets cette photo ici pour ma famille, et surtout pour mes parents parce que je ne vivrais pas tous ces beaux moments sans leur soutien (danke viilmal für alles, ich han eu gern und vermisse eu sehr...!). Ensuite, la photo pourrait aussi symboliser ce que je pense de la Suède : je suis vraiment tombée amoureuse de ce pays :-) !

Deutsch :

Die Tage in Kiruna (Lappland) waren super, wunderschön, traumhaft - wie in einem Märchen ! Das Wetter war trotz Sonnenschein natürlich eiskalt und es dauerte jeweils Stunden, bis man wieder warme Füsse hatte - aber das Leiden hat sich wirklich gelohnt. Wir haben das berühmte Eishotel in Jukkasjärvi besichtigt, sind durch ausgestorbene Strassen gelaufen, haben polnischen Vodka getrunken, waren mit den Huskies unterwegs, haben Renntierfleisch gegessen, nach den Nordlichtern Ausschau gehalten (vergeblich!), Elche gesehen, viel geplaudert und haben 2 Mal 18 Stunden im Nachtzug verbracht...!

Die Landschaften Lapplands sind wirklich einzigartig und auf eine ganz spezielle Weise schön. Leben könnte ich dort oben jedoch nicht, das Klima ist einfach zu menschenfeindlich...


Bisous !!!


PS : JOYEUX ANNIVERSAIRE GUILLAUME pour tes 20 ans et HAPPY 21st BIRTHDAY TOBIAS !


lundi 19 février 2007

En avant pour le cercle polaire ...

Hej,


Je dois rectifier mon tir : je suis les conseils de mes parents et ne vais pas (encore) en Suisse.

Comme prévu depuis depuis quelques jours, je pars donc tout de même à Kiruna, ville située en Laponie, tout au nord de la Suède, au-dessus du cercle polaire ...


Je pars avec Agnieszka (l'orthographe est enfin bonne !), son copain venu pour quelques jours et Andrej. A part quelques mots, je ne parle pas le polonais, j'espère que ça ira quand-même ... ! On prend le train ce soir à 16h30 - le voyage dure 17 heures ... heureusement qu'on part pour 5 jours !

Au programme : montée sur un sommet polaire (j'ai oublié le nom de la montagne), visite de l'hôtel de glace, journée en traineau de chiens avec repas chez les Lapons et (on espère !) des aurores boréales ...

Du côté températures, ce n'est pas vraiment élevé bien évidemment puisque la norme se situe aux alentours de -30°C voire moins. L'équipement de base est le même qu'ici mais peut-être en double couche !!!


Pour moi c'est un petit rêve qui se réalise parce que déjà avant de venir en Suède, j'avais envie de voir les régions polaires.

Les derniers jours sont passés à une vitesse incroyable - en même temps, j'ai l'impression que ça fait des mois que je suis ici ...

J'adore vraiment ma vie en Suède et aimerais parfois ralentir le temps pour retarder le moment où je devrai rentrer en France !


Quelques photos des derniers jours :

Vue sur le parking du Britsen :



Voici une nouvelle carte sur les murs bleus de ma chambre, MERCI Susanna !



Maguy en "exploratrice" dans la cuisine d'Eloïse :


Eloïse carbure aux yaourths ...



Bon, je dois me préparer pour mon cours de suédois ...


Je ferai des photos de notre "expédition" !


Bonne journée à tout le monde !

vendredi 16 février 2007

Excuses

"Das einzig Wichtige im Leben sind die Spuren von Liebe, die wir hinterlassen, wenn wir weggehen."

*~* Albert Schweitzer *~*



Je vais m'absenter pendant une semaine, je rentre en Suisse voir ma famille - et dire au revoir à mon grand-père.

Je suis encore dans la phase où on ne veut pas admettre la réalité, où on pense que l'on va se réveiller dans cinq minutes pour réaliser que ce n'était qu'un mauvais rêve, où on est tellement inondé de souvenirs qu'on ne sait plus trop ce que l'on fait.

A bientôt.

mardi 13 février 2007

... que de péripéties


Bonjour tout le monde !


Je commence par le plus "frais", c'est à dire la journée d'hier.

Cours de suédois à 10h15 : je commence à changer de rythme et me dis que c'est trop tôt ! Le réveil à 8h est difficile ! Mais j'ai trouvé un remède au manque de motivation du matin (que je conseille à tout le monde !), une petite vidéo très sympa dont voici le lien :



Le cours de suédois a lieu dans un laboratoire de la fac et il y a des échantillons de roche et de terre partout ... On apprend à passer des commandes en suédois. Quelques mots sont étranges pour une germanophone comme moi, puisque "bière" veut dire "öl" en suèdois (en allemand, "Öl" est de l'huile ... !).

Voici Maguy concentrée sur la Scandinavie ...



Après un repas au resto universitaire, on rentre au Britsen. Je dois réviser mes cours de japonais pour le contrôle deux heures plus tard ... Celui-ci se passera plutôt bien, même si j'ai du mal à écrire l'alphabet avec mon bras cassé ! Je rentre au Britsen avec une Chinoise de mon groupe de japonais qui me dit qu'elle est toujours sous le "choc des cultures" entre l'Asie et l'Europe ... !


Le soir en passant dans ma cuisine, je tombe sur deux filles que je n'avais jamais vues auparavant. Je leur demande si elles viennent d'emménager. Elles me répondent que oui et je remarque un accent dans leur anglais que je connais - mon doute se confirme, elles sont Autrichiennes ! Carmen et Alexandra me disent tout de suite qu'elles ne sont pas de "vraies Autrichiennes" puisqu'elles viennent de la région frontalière avec la Suisse. Je leur dis que ça tombe bien et leur explique "mon cas". Du coup, elles me parlent dans leur dialecte (qui est plus proche du suisse que de l'autrichien) et moi je leur parle dans le mien (le "beau" suisse-allemand) et on se comprend ! La vie est pleine de hasards ... Remke, l'Allemand de mon couloir (à qui je ne parle toujours qu'en anglais) est proche de la crise de nerfs avec nos beaux dialectes allemands ...
Ann l'Irlandaise traine aussi dans la cuisine et m'annonce que les Irlandais font une petite soirée ; elle m'invite en insistant qu'il faut vraiment que je vienne.

Maguy et moi ne serons pas déçues de notre première "soirée irlandaise" qui a lieu dans une cuisine voisine. Deux Françaises et neuf Irlandais (qui sont étudiants en "sport science") ... ! Il y a des bières partout et de la musique irlandaise dans l'air. L'Irlandais mélange le vin blanc avec du Sprite, quelle horreur ! Certains Irlandais sortent leur français scolaire et savent même dire "allez les Bleus" ... Apparemment, la France a battu l'Irlande au rugby samedi - leur chagrin sera noyé dans la bière danoise !


Ils chantent des chants irlandais et légèrement anti-britanniques ... Il faut faire un réel effort pour suivre leur anglais parce qu'ils parlent vite et "mâchent" certains mots.

Photo : dégustation d'alcools


Daniel, le "Suédois coréen" de mon couloir, vient aussi et apporte "Sing Star spécial rock", un jeu de karaoké (grâce à mes cours de japonais, je sais que ça veut dire "mélodie vide" ...). Qu'est-ce qu'on a rigolé grâce à ce truc ! Deux chanteurs (ou deux équipes) s'affrontent et doivent chanter les paroles qui apparaissent sur l'écran de la télé. Les Irlandais sont très doués pour s'encourager mutuellement et connaissent l'art de célébrer la victoire : à 9, ils font du bruit pour 20 ! Pauvres voisins ! Je n'ai jamais vu ça ... ! Un semestre Erasmus en Irlande doit être une expérience très particulière à mon avis ...


Sur une chanson de Depeche Mode, Maguy et moi affrontons deux Irlandais ... On perd de justesse !
L'ambiance est vraiment top et nos chansons doivent s'entendre jusqu'aux autres cuisines.

Vers 1h30 du matin, on range tout le bazar. J'allais récupérer mes clés que j'avais posées sur une table - et elles n'y étaient plus. On cherche partout, et il s'avère plus tard que Nigel, un Irlandais qui comme la majorité de leur groupe, avait bien "consommé", les avait embarquées dans sa poche ...

Sinon, le dimanche s'est déroulé dans le calme après la sortie de samedi soir - en fait, je n'ai pas vu le dimanche dans son intégralité puisque je n'ai pris mon petit-déjeuner que vers midi ...
Photo : samedi soir


En gros, mon bras cassé est déjà oublié, je n'ai même pas le temps de trop y penser !


Aujourd'hui, les Polonais vont faire une "pizza géante" pour le repas du midi (c'est à dire vers 3h de l'après-midi) et je vais peut-être aller montrer le centre-ville de Falun aux deux nouvelles Autrichiennes.
Deutsch: es geht mir deutlich besser als vor einer Woche, ich bin momentan so beschäftigt, dass ich gar keine Zeit habe, an meinen doofen Arm zu denken. Schwedisch, Japanisch, Party mit den Iren, gemütliches Zusammensein mit verschiedenen Leuten hier... Fast wie Ferien!
Gestern habe ich die zwei neuen Mitbewohnerinnen meines Flurs getroffen: 2 Mädchen aus Österreich, die einen seltsamen Dialekt sprechen (fascht wie Schwiizerdüütsch!), den ich jedoch sehr gut verstehe. Ich kann mit ihnen Schweizerdeutsch sprechen, sie verstehen alles! Mein Englisch kommt trotzdem nicht zu kurz, es ist schon richtig spontan obwohl ich mich manchmal dann doch anstrengen muss, vorallem mit dem "Irland-Team" (die reden einfach viiiiiel zu schnell und zu undeutlich).
Heute backen die Leute aus Krakau eine Pizza - die können wirklich kochen und backen!
A bientôt !!!

samedi 10 février 2007

Week-end suédois ...


Konbawa ("bonsoir" en japonais) !


Je viens de rentrer de courses, voici quelques impressions de dehors ...




Les jours se rallongent déjà mais les températures restent froides et dès qu'il y a un peu de vent, on sent vraiment que l'on est "dans le Nord" !




Hier en fin de journée, Maguy et moi avons eu l'idée génialissime d'aller manger un muffin en ville. On s'est un peu baladées avant et on a remarqué un certain "courant" de gens qui marchent vers un lieu à la fin d'une rue. En face, tout le monde revient avec des sacs plastiques bleus. On est intriguées. Quel est donc ce lieu qui attire les foules ? On décide d'aller voir et se retrouve devant "System Bolaget". Lieu sacré des Suédois, surtout en fin de semaine. Quelques explications : "System Bolaget" est le seul magasin suédois autorisé à vendre de l'alcool ; il y en a un tous les 30 000 habitants. On est curieuses et on y met les pieds. Il y a de longues files d'attente aux caisses et tout le monde est armé de chariots et de paniers qu'il faut bien évidemment remplir pour le week-end à venir.




Jeunes et moins jeunes, tout le monde semble y être. On longe les rayons remplis de bouteilles de toutes sortes et de toutes origines. Le vin français est souvent vendu en briques. Les prix sont exorbitants - mais le Suédois remplit son chariot.


On ne peut tout de même pas sortir de ce lieu magique sans "souvenir", alors on se prend 2-3 (petites !!!) bouteilles, histoire de fêter le début du week-end. En caisse, les cartes d'identité sont vérifiées, pas question de vendre de l'alcool aux moins de 20 ans ... ça ne rigole vraiment pas ! Les législations suédoises en matière d'alcool semblent être très strictes mais n'empêchent visiblement personne de boire, voire de se mettre dans un état proche du coma éthylique. Je pense qu'on aura encore quelques belles démonstrations ce soir au pub ... !


Peut-être que le "rush" vers System Bolaget était d'autant plus important parce que la Suède a quelque chose à fêter ce week-end : la victoire d'Anja Pärson en ski alpin. Personne ne loupe la descente de la skieuse suédoise puisque la télévision la diffuse sans arrêt ! Le sport d'hiver détient vraiment une place très importante ici.



J'ai croisé mon gentil médecin urgentiste de dimanche dernier dans les rues de Falun. Il s'est rappelé de moi et s'est renseigné sur l'état de mon bras ... Pour les gens qui se posent la même question : ça va bien, même si l'envie d'enlever ce plâtre me démange ! Mais je ne vais pas trop me plaindre, il est blanc cette fois et plutôt bien fait. J'ai appris que les étudiants en médecine français tels que ma soeur Susanna apprennent aussi à plâtrer des membres - je pourrai donc rentrer en France la conscience tranquille ; on s'occupera bien de moi la prochaine fois !

Sinon, pas grand chose de nouveau ici, le week-end commence vraiment à la suédoise, c'est à dire bien tranquillement et sans stress !

Demain, il faudra néanmoins que je me bouge un peu, mes cours de japonais et de suédois m'attendent ; en japonais j'ai déjà une interro lundi sur le vocabulaire et une partie de l'alphabet et je ne sais toujours pas trop comment faire pour tout retenir ... !

Ce soir, on fête nos résultats de partiels - j'espère que mon bras cassé supportera la foule !

Je sais que quelqu'un d'autre va bien faire la fête ce soir aussi, à des milliers de kilomètres d'ici : HAPPY BIRTHDAY ELODIE !!! J'espère que les Québecois feront une "party" digne de tes 22 ans ... !



Bonne soirée à tout le monde !!!

vendredi 9 février 2007

"The doctor is coming soon..."

Hejhej,

Dans la vie, il faut être "patient" parfois - dans tous les sens du terme !!!

Lever à 6h puis douche avec ces produits puants. A 7h arrive le taxi qui nous (Maguy s'est levée pour m'accompagner) conduit à l'hôpital. La conduite est très suédoise : il neige comme jamais auparavant et les routes sont recouvertes d'une épaisse couche blanche, mais le chauffeur roule à 70 en ville comme si on était au mois de juillet ... Je les admire, ces Suédois, pour leur sang-froid par tous les temps !

Mon rendez-vous avait été fixé à 7h30. On me dit de me changer et de mettre une vieille chemise de nuit d'hôpital aux dimensions suédoises, c'est à dire 3 fois trop grande et trop large pour moi.
L'infirmière qui s'occupe de moi me met une perfusion qui m'alimente en glucides et me dit : "The doctor is coming at 8". Je me dis "ok, l'attente sera supportable".

8h : "the doctor is coming soon" ..... 10h : "the doctor is coming soon" .... 11h30 : "the doctor is coming soon" (c'est bon, je connais la chanson). Je regarde la neige tomber sur la forêt dehors et aimerais tant sortir de ce foutu lit d'hôpital !!

Je vois mon chirurgien à midi et il m'annonce qu'il ne vont pas ouvrir mon bras, simplement "redéplacer l'os manuellement" et sous anésthésie générale pour ne pas que les muscles soient contractés. Il me dit "see you then" avant de repartir et je me demande ce que "then" signifie pour lui ...
L'attente continue et dure tout l'après-midi. Il neige encore et toujours et je vois un tas de personnes passer au bloc opératoire avant moi. L'infirmière m'annonce d'un air désolé que les "vieux" passent avant les "jeunes" et que vu que je suis en bonne santé, ils me font attendre. A 17h, le service ferme et on me transporte à travers tout l'hôpital vers une autre salle. J'ai l'impression d'être une blessée grave, à faire des kilomètres sur un lit d'hôpital. Je n'ai qu'un bras cassé et un perte croissante de patience !
La chambre où on m'installe est peuplée de personnes âgées qui ronflent déjà et de déambulateurs, et avec Maguy (qui passera toute cette longue journée avec moi), on a une sorte de fou rire nerveux parce qu'on se dit qu'ils ont dû se tromper pour ce qui est de ma date de naissance ("j'ai bien mis 1985 et pas 1885 !!!"). On se dit la même chose pendant des longues heures : "ne jamais vieillir !".
J'ai très faim et commence à me dire qu'ils "abusent un peu".
Vers 19h30, on m'annonce ENFIN : "You're next". On me conduit au bloc, et rien que la vue de ce lieu vert stérile me fait peur. On me pose sur la table d'opération et comme d'habitude, toutes les infirmières se présentent une à une et me disent que "tout va bien se passer". Le chirurgien met du temps à venir et j'ai tout le temps pour regarder autour de moi et de voir un tas d'instruments dignes d'un film d'horreur. Je me demande comment on peut bosser dans un lieu pareil ... !
L'anesthésie est très rapide, on "part" tout de suite au pays des rêves et je n'ai vraiment RIEN senti (j'avais des sérieux doutes).
Je me réveille alors qu'on me conduit en réanimation et la seule chose qui me vient à l'esprit est : "j'ai faim". Je suis la seule personne (en dehors des infirmières) qui est réveillée en réa, et là encore, ça ronfle de partout (que c'est sympathique). Mon plâtre est en plastique, plus fin que le dernier ... et il est blanc !
Un aide-soignant vient me chercher pour me conduire dans une chambre et on me dit que je devrai rester pour la nuit ... Je me dis que c'est pas possible ; une journée entière là-dedans à regarder les murs et là, une nuit ici sans dormir (ronflements, autres bruits et lumière). Je demande où est mon amie. On ne sait pas. Où sont mes affaires ? On ne sait pas non plus. Je m'inquiète pour la pauvre Maguy qui doit sans doute me chercher et qui ne sait pas que j'allais devoir passer la nuit à l'hôpital.
On m'apporte à manger : des cornflakes arrosées d'un lait épais, acide et bizarre que je mange malgré le goût désagréable.
Une heure plus tard, Maguy arrive. La bonne nouvelle finit par tomber : mes radios vont être faites tout de suite pour que je puisse rentrer.

Je n'ai jamais été si soulagée de sortir d'un hôpital. Je ne me casserai pas deux fois le bras ici (même si je doute que ce soit mieux ailleurs) !
On rentre au Britsen sous la neige (il aura neigé sans arrêt toute la journée). Je n'ai qu'une envie, c'est d'aller me coucher. Je pose mes affaires dans ma chambre et quelqu'un frappe à ma porte : Maguy me demande si je veux monter dans sa cuisine. J'y suis allée, malgré la fatigue et mes petits yeux.

Un tas de personnes y sont réunies, il y a de la musique et des bougies ... Les Tchèques, "nos" Polonais, un Sudafricain, l'Australien, la Lithuanienne ...
On me donne une énorme assiette de salade de pâtes puis on mange de la glace arrosée d'un alcool sudafricain (c'est pas les cornflakes de l'hôpital, bien au contraire !). Tout le monde s'inquiète pour mon pauvre bras et Martina (une Tchèque) met même une chanson intitulée "I don't need a doctor" ... A tous les gens qui m'ont demandée si je comptais rentrer en France à cause de mon bras : je suis loin d'être mourante et on s'occupe vraiment très bien de moi ici ...
L'Australien fait "dj" et semble avoir un tas de bonnes musiques sur son ordinateur. L'ambiance était vraiment sympathique, et cette petite soirée m'a permis (à Maguy aussi je pense) de bien finir une mauvaise journée.




Me voici avec la magnifique bouteille d'alcool sudafricain (tout le monde a posé avec et on se bat toujours pour savoir qui pourra la garder). Je fais peur, non (c'est peut-être pour ça qu'ils ne m'ont pas laissée dormir dans la chambre avec toutes les mamies ... !) ??! On voit que je viens tout juste de me réveiller de l'anésthésie (petits yeux et teint pâle) ...



Et avant que je me lève de cette chaise, une photo-bonus pour répondre à tous ceux qui me disent qu'on ne me voit pas assez sur les photos de mon blog ... C'était au bar avec Maguy et les Polonaises ... !


Je vais aller faire un tour dehors, il fait TROP BEAU et tout est blanc ... Quel beau pays :-) !

Deutsch: das mit der Operation hat geklappt, obwohl ich 11 Stunden warten musste - meine Geduld wurde auf eine harte Probe gestellt... Jetzt habe ich einen Gips aus Plastik (leichter und dünner). Es geht mir gut und die Leute hier kümmern sich rührend um mich. Da sogar gekocht wird für mich, muss ich auch nicht verhungern (nicht wie gestern im Krankenhaus!). Das Wetter ist super, gestern hat es den ganzen Tag geschneit und heute scheint die Sonne: TRAUMHAFT!!! Trotz Gips und Krankenhaus ist der Winter ein sehr schönes Erlebnis ... Es ist wirklich absolut genial hier.

Bisous à tout le monde ...

PS : J'ai eu mon semestre de LEA à Tours ... rien d'exceptionnel, je sais ! Ce qui l'est vraiment, c'est ma note de gestion (ceux qui me connaissent savent que Corina est un as en gestion !) : 29/40 !!! Dans cette matière pourrie, je double ma note tous les ans, c'est phénoménal.